
Ocean Pact
Un message fort a été délivré par D.C. Charlina Vitcheva de la Commission européenne (DG MARE) :“Keeping our seas clean, safe and secure is our common objective, because the Ocean is a vital component of our planet.”
Elle a fait référence au Pacte pour l’océan de l’UE, proposé par Ursula von der Leyen en juin 2025 à Nice. Grâce à son engagement, ce pacte a obtenu une place centrale dans l’agenda politique. La sécurité maritime y est considérée comme le socle des six autres piliers. Sans mers sécurisées, le développement économique durable, la protection de l'environnement et la coopération internationale ne sont pas possibles..
Progrès technologiques et défis juridiques
L’après-midi a été marqué par une table ronde avec des représentants de la Commission européenne et de trois agences. La discussion a porté sur les défis futurs et l’intégration de nouvelles technologies telles que les RPAS (drones), les MASS (navires autonomes) et les outils basés sur l’IA, ainsi que sur la législation associée.
Il a été souligné que de petits pas peuvent mener à de grands progrès. Ce qui semblait impensable il y a quelques années — comme l’utilisation de drones dans des opérations régionales — est aujourd’hui une réalité dans plusieurs endroits. Toutefois, dans le domaine émergent des drones sous-marins, il reste encore beaucoup à développer.
La Belgique comme exemple
La Belgique a été plusieurs fois citée positivement au sein de l’ECGFF, notamment comme exemple dans l’opération maritime polyvalente, le programme d’échange de l’UE, le Greening Award et le projet Olivia.
Coopération internationale dans la formation des gardes-côtes
La délégation belge a été invitée à assister au Forum méditerranéen des gardes-côtes en tant qu’observateur, offrant un aperçu précieux des efforts internationaux en matière de formation.
La première partie du forum a présenté les programmes de formation d’institutions renommées telles que la World Maritime University (WMU) en Suède, l’International Maritime Law Institute (IMLI) à Malte, la World Wide Academy de l’IALA, et l’Organisation internationale du travail (OIT). Ces institutions proposent des formations spécialisées axées sur la sécurité maritime, la législation et les aides à la navigation.
La seconde partie du forum s’est concentrée sur les programmes de renforcement des capacités dans des pays non européens comme la Somalie, la Libye, l’Égypte et le Liban. Ces programmes visent à renforcer les structures locales de garde côtière et à promouvoir une coopération durable.
Enfin, des formations plus techniques ont été présentées. La Garde côtière italienne a présenté son programme de formation pour les nageurs sauveteurs, et SASEMAR, centre de formation espagnol, a expliqué la formation du personnel VTS/VTMS. ESMA a présenté sa formation pour les inspecteurs de la zone de contrôle des émissions de soufre (SECA), puisque la Méditerranée est soumise à une réglementation plus stricte depuis le 1er mai 2025. Ces initiatives visent à établir des normes uniformes et des programmes harmonisés, permettant aux professionnels certifiés d’opérer efficacement dans un contexte maritime international.
Coopération internationale pour un océan sain et en sécurité
Lors du Global Coast Guard Summit, pas moins de 110 délégations du monde entier se sont réunies pour discuter de l’avenir de nos océans. Sous le thème « Santé et sécurité de l’océan : de la prévention à la réponse », il est apparu clairement que la décarbonation n’est pas une fin en soi, mais un moyen de réduire notre empreinte écologique.
L’importance de la ratification de la convention HNS a été soulignée, notamment en raison de l’émergence de nouveaux carburants. Les représentants des secteurs technologique et assurantiel ont souligné l’importance des intérêts communs et de la coopération. Un moment fort fut le discours de la Première ministre italienne, Meloni, qui a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre choix que d’agir immédiatement pour relever les défis maritimes d’aujourd’hui et de demain.
Innovation et sensibilisation dans un environnement maritime complexe
Le sommet a également offert des perspectives sur la connaissance du domaine maritime à l’ère des menaces hybrides. Les délégations ont été encouragées à continuer d’innover et d’adapter leurs processus aux avancées technologiques.
Le Canada a présenté sa flotte, incluant des navires hybrides, tandis que les États-Unis ont montré comment l’IA peut contribuer à des opérations de recherche et de sauvetage plus rapides et efficaces. Il est apparu que l’innovation technologique n’est qu’une partie de la solution ; le changement culturel au sein des organisations est tout aussi crucial.
L’IA comme renfort des opérations maritimes mondiales
L’EFCA a souligné l’importance de la coopération, de l’efficacité et des données fiables, tout en rappelant que la supervision humaine reste essentielle.
La Jordanie a montré comment elle surveille le golfe d’Aqaba avec des drones et un nouveau centre opérationnel, enregistrant les pêcheurs sans radar ni AIS.
Le message était clair partout : l’intelligence artificielle offre d’énormes opportunités, mais elle doit toujours être au service de la mission — sauver des vies et protéger nos domaines maritimes.
La coopération internationale renforce l’application du droit maritime
Le deuxième jour du Global Coast Guard Summit était consacré au renforcement des capacités d’application de la loi dans le domaine maritime.
Le Bangladesh a présenté une stratégie nationale et régionale en matière d’IA pour lutter contre la criminalité maritime, en utilisant la technologie pour des solutions résilientes et tournées vers l’avenir. L’Argentine a partagé son approche de la sécurité en mer, tandis que le Kenya a mis l’accent sur la formation et l’efficacité opérationnelle de sa garde côtière. Les défis uniques de la région caraïbe et leur impact mondial ont été abordés. L’Uruguay a lié l’application du droit maritime au changement climatique et à la santé des océans, soulignant l’importance de la protection de l’environnement dans ses fonctions de garde côtière.
Bonnes pratiques pour la sécurité en mer
La Garde côtière turque a montré comment elle utilise des drones pour l’application de la loi, offrant de nouvelles possibilités de surveillance et d’intervention à moindre coût.
Le Japon a expliqué sa stratégie basée sur l’application, la coordination et la coopération internationale. Le Danemark a présenté les thèmes abordés ces dernières années lors du Forum de l’Atlantique Nord. Enfin, l’Australie a présenté la stratégie du HACGAM (réunion des chefs des agences de garde côtière asiatiques), en mettant en place une vision commune pour 2030. Les sessions ont souligné que l’application efficace du droit maritime ne repose pas uniquement sur la technologie, mais aussi sur des normes partagées, la formation et la solidarité internationale.